بسم الله الرحمن الرحيم

 

 

Sermon du Vendredi

 

HADHRAT AMIR’UL MUMINEEN MUHYI-UD-DIN

 

Munir Ahmad Azim


20 Décembre 2013 ~

(16 Safar 1435 Après l’Hégire)

 

 

(Un Résumé du Sermon)

 

Après avoir salué tous ses disciples (et tous les musulmans) du monde entier – en mentionnant les iles avoisinants, et les pays tels que l’Inde, le Kerala, Trinidad et Tobago etc. – le Muhyi-ud-Din a commencé le sermon avec le Tashahhud, le Tauz, la Sourate Al Fatiha, et a ensuite dit :

 

En vérité, l’évolution de l’homme commence par l’animalité et progresse vers l’humanité. Ce principe est valable aussi bien pour l’individu que pour la société. L’homme, au début de son existence, est un corps matériel, et, avec le mouvement évolutif propre à son essence, il se transforme en esprit ou essence spirituelle. « L’esprit humain » apparait au sein de son corps matériel et prend son indépendance en évoluant et en se perfectionnant. L’animalité de l’homme est également comme un nid, un berceau dans lesquels son humanité se développe et se perfectionne.

 

D’après quoi il faut ajouter également à l’évolution positive de la culture humaine, qu’elle se pose à priori du développement des outils de production et la maitrise que l’homme acquirent de lui-même, le fait progresser dans l’attente de la liberté spirituelle où il mène enfin le chemin de son idéologie et l’attachement à ses convictions. Selon cette opinion donc, l’homme est une réalisation en soi, indépendant et évoluant constamment, il n’est plus dominé par l’évolution matérielle, mais il contribue et influence le cheminement de la matière et de la production, comme il détermine le cours de son destin.

 

Après avoir abordé le problème de l’humanisme et le plan que l’homme y joue ; de justifier l’ambivalence de l’homme animal culturel et de lui donner enfin sa juste mesure, nous allons revenir plus profondément cette fois sur le fondement de l’humanité elle-même, donc sur la science que j’ai évoqué précédemment dans mon sermon du vendredi 06 Décembre 2013.

 

Malheureusement, dans le monde du christianisme, à cause de quelques altérations ou falsifications de certains passages de l’Ancien Testament (la Bible), une opinion s’est introduite dans les esprits, qui porte atteinte aussi bien à la science qu’à la foi. C’est celle de la contradiction ou de l’incompatibilité entre la science et la foi. L’origine de cette opinion se trouve dans le second chapitre de la Genèse, aux versets 16 et 17 qui concernent l’interdiction faite à Adam de manger le fruit défendu :

 

« Dieu fit ce commandement, et lui dit : « Mange de tous les fruits des arbres du paradis, mais ne mange point du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car, dès que tu en mangeras tu mourras très certainement ».

 

Il est dit également au troisième chapitre, versets 1 à 8 :

 

« Or le serpent était le plus intelligent de tous les animaux que Dieu avait formés sur la terre. Et il demanda à la femme : « Pourquoi Dieu vous a-t-il ordonné de ne pas manger des fruits de tous les arbres qui sont dans le Paradis ? La femme lui répondit : « Nous mangeons les fruits de tous les arbres qui sont dans le Paradis, mais pour ce qui est du fruit de l’arbre qui est au milieu du Paradis, Dieu nous a ordonné de ne pas manger et de ne pas le toucher, de peur qu’un danger mortel ne nous atteigne ». Le serpent répondit à la femme : « Assurément vous serez déifies distinguant le bien du mal ».

 

« La femme considéra donc que le fruit de cet arbre était à manger ; qu’il était beau et agréable à la vue ; elle en mangea et en donna à son mari, qui en mangea aussi. En même temps ils se révélèrent, ils s’aperçurent qu’ils étaient nus et ils prirent des feuilles de figuier pour s’en vêtir. »

 

D’après ces passages de la Bible, l’homme ne distinguerait pas le bien du mal, le fruit interdit est le fruit de la connaissance. L’homme donc, désobéissant à l’ordre de Dieu arrive à acquérir la connaissance et c’est pour cette raison qu’il est chassé du paradis de Dieu.

 

Donc selon cette conception, la tentation de la raison et de la connaissance serait diabolique. Quant à nous, Musulmans, le Coran nous donne une version différente de cet événement. Dieu enseigna d’abord toutes les vérités à Adam, ensuite il demanda aux anges de se prosterner devant Adam, Sa créature. Comme Satan refusait de le faire il fut chassé du monde divin.

 

Il est dit que Dieu a dit (dans le Chapitre Genèse de la Bible): « Voilà Adam devenu comme l’un de nous, sachant distinguer le bien et le mal. Empêchons donc maintenant qu’il porte sa main à l’arbre de vie, qu’il ne prenne aussi de son fruit et que, mangeant de ce fruit, il ne vive éternellement ».

 

D’après la Bible et sa conception de l’homme, de Dieu, de la connaissance et de la révolte, le commandement de Dieu (la religion) empêche l’homme de distinguer le bien du mal et de s’instruire. Le fruit défendu est le fruit de la connaissance. L’homme donc, en se révoltant contre l’ordre de Dieu et en désobéissant, (en se détournant des codes religieux et de l’enseignement des prophètes), peut arriver à la prise de conscience, à la connaissance, mais c’est pour cette raison qu’il est chassé du paradis de Dieu.

 

Selon cette conception biblique toutes les tentations sont des tentatives pour arriver à la connaissance ; le démon tentateur, ou Satan, n’est autre que la raison. Or, le fruit interdit est celui de la cupidité ou de la convoitise, c’est-à-dire qu’il se réfère à l’animalité de l’homme et non à son humanité, et Satan, le démon tentateur conspire à susciter ces vils désirs de l’homme et non pas comme nous le décrit la Bible ; la connaissance, la raison et la sagesse.

 

Abordons maintenant avec plus de profondeur l’analyse de la science et de la foi et de leurs places dans l’humanité, et surtout de celle de l’homme face à elles. L’homme serait-il toujours condamné à vivre malheureux s’il ne les possède pas toutes deux, à savoir malheureux dans l’ignorance ou malheureux dans l’incroyance ?

 

Cependant nous allons voir ultérieurement que la croyance est fondée sur une vision particulière de l’existence et de l’univers sans pour cela se coordonner aux principes de la logique scientifique elle-même ; l’existence d’un système de réflexion sur l’univers qui serait soutenu par la science ou la philosophie et la logique servirait également à l’édification de la foi, garantirait la félicité et la béatitude de l’homme. Et si l’on arrive à démontrer que ce système de réflexion peut exister, nous pourrons démontrer alors que l’homme n’est pas indubitablement prédestiné au malheur, bien au contraire… Si nous considérons le rapport entre science et foi nous observons deux points.

 

1. Existe-t-il des conceptions engendrées par la foi capables d’êtres approuvées par la logique ? Ou bien encore les réflexions et conclusion de la science et de la philosophie sont-elles opposées à toute croyance et à tout espoir de félicité ?

 

2. Quelles sont les influences qu’exercent d’une part la science, de l’autre la foi sur l’homme ? Est-ce-que la science nous oriente vers un chemin et la foi vers un autre ? Quel est l’apport de la science, et celui de la foi ?

 

La science nous offre une lumière et un pouvoir, la foi, l’espoir et la chaleur (où nous nous ressentons bien tant au niveau physique, moral aussi bien que spirituel); la science nous prépare les moyens et la foi, le but ; la science nous donne l’élan et la foi, la direction ; la science est le pouvoir et la foi la volonté de faire le bien ; la science montre ce qui existe et la foi suggère ce qu’il faut faire ; la science est la révolution externe et la foi, la révolution interne ; la science transforme l’univers en « Univers de l’homme » et la foi transfigure « âme humaine », la science donne à l’existence de l’homme une extension horizontale et la foi la rehausse verticalement ; la science façonne la nature et la foi est une force (jointe au continue).

 

La science et la foi ont toutes deux une beauté ; la science est la beauté de la raison et la foi, la beauté de l’âme, la science est la beauté de la réflexion et la foi, celle du sentiment. La science et la foi confèrent à l’homme un sentiment de confiance : la science offre la confiance extérieure et la foi, la confiance intérieure. La science nous rassure devant les assauts, des maladies, des inondations, des tremblements de terre, des ouragans, et la foi nous préserve de l’angoisse, de la solitude et de l’absurde. La science rend l’univers compatible avec l’homme et la foi essaie l’homme lui-même. Le besoin humain constitué par l’adjonction de la science et la foi a fortement attiré l’attention des penseurs qu’ils soient religieux ou athées. Aujourd’hui, l’humanité a besoin de trois choses :

 

1. Une interprétation spirituelle du monde ;

2. Une liberté spirituelle de l’individu ;

3. Des principes fondamentaux à portée universelle qui justifieraient l’évolution sociale de l’humanité sur des bases spirituelles.

 

Sans doute, l’Europe moderne et les Etats-Unis d’Amérique ont-t-ils fondé des institutions de recherches et de réflexions très poussées, mais l’expérience a démontré que la vérité obtenue purement par la raison, ne peut avoir la chaleur de la foi vivante qui provient de l’inspiration personnelle et divine. C’est pour cette raison que l’intelligence et la sagesse pures n’ont agi que très partiellement sur l’humanité ; alors que la religion a toujours été la principale source et comme le ferment de l’ascension et de la promotion des individus, et des transformations des sociétés humaines.

 

L’idéalisme européen et américain n’a jamais pris la forme d’un facteur agissant sur la vie et n’eut pour résultat qu’un « moi » égaré qui se cherche à travers les démocraties incompatibles et hétérogènes dont les efforts se déploient exclusivement à exploiter les pauvres au profit des riches. Croyez-moi, les soi-disant pays superpuissants d’aujourd’hui et leurs idéologies sont les plus grands obstacles au progrès moral de l’humanité.

 

D’autre part, les musulmans sont en possession des pensées et des idéaux absolus, fondées sur la Révélation Divine. Et comme ils sont exposés par les profondeurs inexplorées de la vie, ils donnent à leur apparence la couleur de conscience secrète et profonde. Pour un musulman, le fondement spirituel de la vie est du domaine de la foi et, pour défendre cette croyance, il sacrifierait facilement sa vie.

 

L’éducation purement scientifique peut produire seulement un homme partiel. Le produit de cette instruction n’est pas l’homme achevé, mais seulement la matière première ou la matière brute nécessaire à l’édification de l’homme d’énergie, de vigueur et non pas un homme de qualité, de vertu ; elle produit l’homme unidimensionnel et non pas l’homme pluridimensionnel. Aujourd’hui, tout le monde a compris que le temps de la science pure est dépassé et qu’un vide idéologique menace notre société. Certains essaient de combler cette lacune par la philosophie pure ; d’autres se refugient dans l’art, la littérature et les sciences humaines.

 

Une éducation seulement ne peut produire que des outils ; elle rend l’individu étranger à la beauté et le coupe de la sagesse. Il y a un vide, et ce vide est celui d’une certaine réflexion et méditation qui aboutit à la croyance en des buts et des objectifs humains. Le divertissement de l’histoire, de l’art, de la beauté, de la poésie ou de la musique que l’homme s’est refugié a le pouvoir temporairement de remplir un tel vide qui trouve son origine dans les profondeurs de la nature idéaliste et perfectionniste de l’homme, mais comme je vous l’ai dit, c’est temporaire !

 

Comme nous dit le Coran, dans les attractions de ce bas monde, il y a certes certains bienfaits dans mêmes les mauvaises actions, tels que les jeux du hasard et d’autres, mais en vérité leurs bienfaits sont bien peu comparé à leurs maux. Certes, un tout petit profit !

 

L’essence de la foi est de rigueur pour que l’homme vive sa vie pleinement et avec satisfaction. Cette paix de l’âme, il l’aura seulement quand il se connectera avec son Seigneur, en enrichissant son âme avec les nourritures que Dieu a voulu qu’elle acquit.

 

Les hommes qui sont culturelles, sans pour autant religieux recherche cette paix et cette sérénité dans la littérature, l’art et la musique, mais le vrai croyant quant à lui, il les cherche en son Seigneur, prenant les différents chemins qui le mèneront vers son Seigneur et rien d’autre que son Seigneur. C’est cette sagesse et cette science et foi qui est recherché par les vrais chercheurs de vérités et l’homme en général, sans qu’il sache pour autant comment acquérir cette paix tant rechercher !

 

Qu’Allah aide les hommes de par le monde à acquérir cette paix véritable, cette science et foi qui les mèneront vers leur but véritable : Dieu, l’Unique, Sans Partenaire, et l’adoration exclusif de ce Dieu Unique et Généreux. Incha-Allah, Ameen.