Text Box:  Au Nom d’Allah, Le Gracieux, Le Miséricordieux

SERMON DE VENDREDI
HAZRAT AMIR’UL MOMENEEN MUHYI-UD-DIN
MUNIR AHMAD AZIM

(Un Résumé du Sermon)
30 Janvier 2009


Après le Salam, le Khalifatullah a commencé le sermon avec le Tashahhud, le Ta’uz et la Sourate Al Fatiha, puis il a dit :

Aujourd’hui je vais vous parler un peu sur l’abolition de l’esclavage qui est commémoré tous les 1er février et est un congé public surtout à Maurice.

Les politiciens et les gens parlent de l’abolition de l’esclavage.

L’esclavage a existé chez tous les peuples bien avant l’avènement de l’islam en Arabie. Au moment de la prédication du Saint Prophète (paix soit sur lui), aucune législation au monde n’avait encore prévu d’atténuer les rigueurs de cette tragédie.

Si l’islam ne l’a pas interdit formellement dès le début c’est parce qu’il ne pouvait occulter les réalités objectives d’une Arabie primitive. L’islam entendait énoncer une réglementation juridique sans détruire ou déséquilibrer brutalement les institutions coutumières de l’édifice social.

Supposons que le Saint Prophète Mohammad (paix soit sur lui) eut dit : « A partir de ce jour, plus d’esclaves ! » ; qu’en aurait-t-il résulté en supposant que les barbares de son temps eussent écouté bien docilement ses interdictions ?

Des milliers de gens amenés bien loin de leur pays d’origine se seraient trouvé dans la rue et des entreprises agricoles ou artisanales auraient périclité faute de main d’œuvre.

D’ailleurs, étant donné que les musulmans étaient alors perdus dans la masse des infidèles, ces esclaves libérés auraient été immédiatement capturés et revendus par les marchands d’esclaves qui auraient sauté sur ce troupeau sans maître et sans patrie. Au lieu de remplacer un mal douloureux par un mal mortel, il est de meilleur médecine de le réduire petit à petit, de le circonscrire et par un traitement de fond et de modification de terrain, de le laisser disparaître de lui-même sans provoquer ni infection grave ni migration du mal vers des organes vitaux plus sensibles encore.

L’islam n’avait, cependant, pas attendu les progrès de l’industrialisation pour fixer des lois assurant un traitement humain aux esclaves et enclencher un processus menant inéluctablement à leur libération.

Le prophète Mohammad (paix soit sur lui) a enjoint aux croyants : « Et vos esclaves, nourrissez-les avec la même nourriture que vous même prenez, et habillez-les avec la même sorte de vêtement que vous portez vous-même, et s’ils commettent une faute que vous ne pouvez pas pardonner, alors laissez-les s’en aller car ils sont les serviteurs de Dieu et comme tels, ne doivent pas être traités brutalement. »

Le Coran, de son côté, met beaucoup d’accent sur la libération des esclaves. 

« C’est quoi l’élévation spirituelle ? », demande le Coran qui en donne lui-même la réponse : « c’est libérer l’esclave. » Ch. 90 V. 14.

Le Saint Prophète (paix soit sur lui) de l’islam n’a cessé de recommander la douceur même envers les animaux et a même interdit d’humilier les serviteurs en les appelants par le mot domestique ou garçon.

Et dans une autre Hadith le prophète (paix soit sur lui) pour sa part a déclaré : « Rien ne plait autant à Allah que l’acte de rendre la liberté à un esclave. » (Bukhari)

Dans l’État Islamique, les esclaves ne furent jamais considérés comme une commodité. En contraste flagrant avec Rome, l’islam leur restitua leur dignité et proclama que « Celui qui tue son esclave, nous le tuerons, celui qui lui mutile le nez nous lui mutilerons le nez et celui qui châtre un esclave (lui enlève un organe reproducteur) nous le châtrerons aussi. » (Bukhari et Muslim).

« Celui qui corrige excessivement son esclave, dit le prophète (paix soit sur lui), ou le gifle, expie sa faute par l’affranchissement. »

Non seulement les esclaves jouissaient d’un statut similaire à celui de leurs maîtres, mais aussi leur libération éventuelle fut assurée par deux meures instituées par l’islam. L’émancipation volontaire par le maître et liberté par écrit (Mukatabah). 

De nos jours il y a esclavage moderne : les immigrants clandestins. 170 millions de migrants légaux dans le monde. Sans doute 20 ou 30 millions d’illégaux, dont 4 millions dans l’Europe des quinze.

Un trafic humain estimé à quelques 15 milliards de dollars par an, organisé par d’habiles passeurs et de cyniques parrains. Derrière ces chiffres, il y a la tragédie de ces clandestins noyés ou asphyxiés dans des camions, le drame de ces travailleurs philippins battus en Malaisie et même la force de ces expulsés d’Afrique du sud qui s’échappent du train…

Immigré, une profession ? Une profession de foi en un avenir meilleur assurément.

Esclavage moderne : les enfants au travail. Les vendanges de la honte, dans quatre états Américains, 800,000 enfants Mexicains dont certains ont moins de 10 ans – travaillent dans le secteur agricole.

Dans la Central Valley californienne, tous les matins ces enfants commencent la journée de dix heures au milieu des vignes trempées de rosée ; avec le soleil, la terre se réchauffe et la rosée s’évapore, remplacée par des nuages de poussières. Dès 7 heures du matin leurs yeux vont se mettre à pleurer, irrités par les pesticides sulfureux infiltrés dans le sol. Au fur et à mesure que le soufre va pénétrer dans leurs poumons, ils se sentirent en plus sujet à des vertiges. Même pour un adulte, ce serait une épreuve aussi inhumaine que cruelle. Ces enfants parmi les 800,000 enfants qui travaillent dans des exploitions agricoles aux États-Unis, plus de la moitié a moins de 15 ans. En Californie, dans l’Arizona, dans l’état de Washington et au Texas, des enfants moins de 10 ans ou jusqu'à même de 12 ans sont employés comme main d’œuvre bon marché dans le secteur agricole, lequel pèse plusieurs milliards de dollars et ces enfants travaillent dans l’illégalité. Ce sont des immigrants clandestins, venu d’Oaxaca, au Mexique. Mais à 12 ans, un enfant peut travailler en toute légalité sur une exploitation, tandis que dans tous les autres secteurs, il doit attendre l’âge de 14 ans pour pouvoir être employé.

Un indien en Inde, nous raconte ce qui ce passe en Inde ; ce qu’il dit :

« Je me bats pour la cause des dalits depuis que j’ai été témoin d’atrocités et de discrimination dans mon village lorsque j’étais enfant. Il est lui-même dalit, donc « intouchable » car considéré comme impur par les autres castes, qui obligent les dalits à boire dans des verres différentes, à retirer leurs chaussures dans certaines rues, ou encore à se marier au sein de leur propre caste, sous peine de mesures de rétorsion, comme des incendies dans les villages, des meurtres ou des viols.

Les dalits ne représentent pas moins de 17% de la population indienne, soit environ 170 millions de personnes qui continuent à être les victimes d’un « apartheid caché ».

Ils rejoignent ainsi les minorités non-hindoues, notamment les musulmans, victimes de discriminations et de ségrégations.

L’inde est le seul pays au monde où les formes des discriminations sont aussi extrêmes (tout comme à Maurice, aujourd’hui les différents parties politiques parlent de l’abolition de l’esclavage ; c’est totalement faux) ! En effet, les dalits subissent au quotidien, mises à l’écart et humiliations. Réduit à des situations de quasi-esclavage, ils remplissent les fonctions les plus dégradantes comme équarrisseurs, tanneurs, balayeurs, vidangeurs etc.

Comme ouvriers agricoles, l’entrée des maisons, l’utilisation des biens publics (routes, puits, écoles…), l’accès à l’eau, à l’électricité leurs sont interdits, tandis que l’accès aux ressources  naturelles, communes au village, doit être négocié en permanence.

Les seuls postes que l’on concède aujourd’hui volontiers dans les villes sont ceux de balayeurs de rue, et aussi celle des femmes qui sont doublement victimes de l’oppression subie par la caste et d’abus sexuels », confie ce jeune indien de l’inde.

A terme, c’est l’abolition du système de caste que souhaitent les dalits, qui ont profité de la conférence mondiale sur le racisme pour faire entendre leur cause. Mais la majeure partie de la société indienne préfère, elle, garder le silence sur un système dont elle profite pleinement.

LES DROITS DE L’HOMME DANS LE CORAN

L’objectif de l’islam est avant tout de libérer l’homme et de l’élever à une position de dignité et d’honneur à laquelle il a droit en sa qualité d’être humain. Voir le Coran Ch. 17 V.71 :

« Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures. » 

Ainsi, l’élément premier, qui doit être pris en compte en abordant les droit de l’homme en l’islam, concerne le fait que ces droits sont conférés par Allah Lui-même et qu’ils n’émanent pas du bon vouloir d’un roi, ni d’un gouvernement, ni du premier Ministre, ni des délibérations d’une quelconque institution humaine. Par voie de conséquence, ces droits sont immuables et inaliénables et ne peuvent aucunement être amendés ni enlevés par aucune instance, ni aucune autorité.

Autre fait important à souligner, ces droits prennent pour unique considération le fait humain ; aucun l’homme, quelle que soit sa religion, sa nationalité ou sa race, ne peut en être privé car Allah les lui a accordés en vertu de son appartenance à la famille humaine.

Droit à la protection de la vie, selon le Coran, la vie humaine est sacro-sainte – des versets qui attestent de l’inviolabilité humaine, sauf pour une juste cause, nous pouvons noter les versets suivants Ch.17 V. 34 & Ch.5 V.33 :

« Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui-ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). » (Ch.17 V. 34)

« C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. » (Ch.5 V.33)

Le droit de la justice, le premier et principal devoir du prophète (paix soit sur lui) était d’établir la justice et cela continue à être le devoir de chaque individu. Non seulement les autorités publiques sont tenues de faire régner la justice, mais chaque individu a le droit, de s’élever contre l’injustice.

A cet égard on peut citer parmi d’autres, le verset suivant :

« Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Ch.5 V.9) 

Le droit à l’égalité, entre deux hommes, le Coran ne reconnaît qu’un critère de supériorité : la piété.

Toute distinction faite sur le degré de parenté, les relations tribales, la couleur de la peau et le pays où l’on habite sont hors de propos. Les versets suivants sont la grande charte de ceci : Ch. 49 V.14, Ch. 46 V.20, Ch. 3 V.196.

« Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » (Ch.49 V.14)

« Et il y a des rangs [de mérite] pour chacun, selon ce qu'ils ont fait, afin qu'Allah leur attribue la pleine récompense de leurs œuvres; et ils ne seront point lésés. » (Ch.46 V.20)

« Leur Seigneur les a alors exaucés (disant) : “ En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres. Ceux donc qui ont émigré, qui ont été expulsés de leurs demeures, qui ont été persécutés dans Mon chemin, qui ont combattu, qui ont été tués, Je tiendrai certes pour expiées leurs mauvaises actions, et les ferai entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, comme récompense de la part d'Allah.” Quant à Allah, c'est auprès de Lui qu'est la plus belle récompense. » (Ch.3 V.196)

Devoir d’obéissance à ce qui est légal et de désobéissance à ce qui est illégal, l’implication claire de la règle de Shariah est qu’une personne n’est tenu d’obéir qu’à ce qui est légal, et doit se dissocier de ce qui est illégal, y désobéir et même le corriger dans la mesure du possible. (Voir Ch.5 V.3) :

« Ô les croyants ! Ne profanez ni les rites du pèlerinage (dans les endroits sacrés) d'Allah, ni le mois sacré, ni les animaux de sacrifice, ni les guirlandes, ni ceux qui se dirigent vers la maison sacrée cherchant de leur Seigneur grâce et agrément. Une fois désacralisés, vous êtes libres de chasser. Et ne laissez pas la haine pour un peuple qui vous a obstrué la route vers la Mosquée sacrée vous inciter à transgresser. Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » 

Droit à la liberté, le Coran déclare d’une manière compréhensible qu’aucune personne d’autorité, même un prophète, n’a le droit de mettre en esclavage un être humain. Allah dit :

« Il ne conviendrait pas à un être humain à qui Allah a donné le Livre, la Compréhension et la Prophétie, de dire ensuite aux gens : “Soyez mes adorateurs, à l'exclusion d'Allah”; mais au contraire, [il devra dire]: “Devenez des savants, obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l'étudiez”. » (Ch.3 V.80) 

On devait cependant comprendre clairement que le mot esclave dans le contexte ci-dessus est utilisé non  pas dans le sens technique d’esclavage mais dans le sens général d’être entièrement dépendant d’autres êtres humains.

Droit à la liberté de conviction, selon le Coran, l’homme acquit à juste titre le droit aux honneurs spirituels quand il choisit de plein gré le droit chemin. On ne peut forcer qui que ce soit à suivre le droit chemin. Allah dit dans le Coran Ch. 2 V. 257 et Ch.10 V.109 :

« Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu'il croit en Allah saisit l'anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient. » (Ch.2 V.257)

« Dis : "Ô gens ! Certes la vérité vous est venue de votre Seigneur. Donc, quiconque est dans le bon chemin ne l'est que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Je ne suis nullement un protecteur pour vous. » (Ch.10 V.109)

Droit à la liberté d’expression, les croyants sont sous l’obligation de dire la vérité sans crainte. Les commandements suivants nous font comprendre ceci :

« Ô les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne, fût-ce contre vous mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu'il s'agisse d'un riche ou d'un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu'] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Ch.4 V.136)

Droit à la protection de l’honneur, selon le Coran, la protection de la réputation et de l’honneur des hommes arrive en priorité, dans l’échelle de valeurs sociales et doit être sauvegardée. Allah met sérieusement en garde contre le bavardage, les allégations faites à la légère, et les rumeurs. Allah dit :

« Ceux qui lancent des accusations contre des femmes vertueuses, chastes [qui ne pensent même pas à commettre la turpitude] et croyantes sont maudits ici-bas comme dans l'au-delà; et ils auront un énorme châtiment,… » (Ch. 24 V.24)

« Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que “perversion” lorsqu'on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas... Ceux-là sont les injustes.

Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas; et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux. » (Ch.49 V.12 & 13) 

Prions Allah pour que tous les humains, de toutes religions puissent connaître la grandeur du Coran, car c’est bien Allah Le Très-Haut et Son prophète (paix soit sur lui) qui nous ont enseigné les droits de l’homme dans le Coran, et c’est grâce à la religion de l’islam que l’esclavage a disparu. Il n’y a personne d’autre qui est derrière un tel exploit. Ces gens-là se prennent comme les héros de l’abolition de l’esclavage, mais ils se trompent carrément dans leurs discours. Malgré le fait qu’ils parlent de cela, mais les gens sont toujours persécutés dans plusieurs aspects ; catégoriquement l’esclavage pure et simple !

Je m’adresse à tous les dirigeants de toutes les communautés en entier et les chefs d’état, étudiez les paroles de Dieu dans le Coran pour éliminer complètement l’esclavage dans tous ces aspects.

Incha-Allah, qu’Allah nous guide pour la réussite d’une telle entreprise ! Amîn.